Objectif efficacité
La préparation, clé d’une prise de parole réussie
Comme pour n’importe quelle communication, tout commence par la préparation.
D’abord sur le message : il est essentiel d’organiser ses idées selon l’objectif visé. D’ailleurs celui-ci est-il bien clair ? Pour cartographier ses idées, le mind mapping est tout indiqué. Avec ce genre d’outil, peu de chance d’oublier des éléments clés, vous serez en mesure de produire une représentation graphique et mentale de votre sujet et des points à aborder. Les cartes mentales étant très visuelles, elles facilitent l’identification des éléments superflus.
Quel que soit l’outil privilégié, le premier pas est de bien structurer le message que vous voulez faire passer :
- Un objectif clairement défini
- Des parties bien identifiées et logiques
- Les éléments clés en premier
Ce dernier point mérite d’être précisé : à moins que vous soyez un conteur, il n’est pas nécessaire de planter tout un décor et d’assurer une progression dramatique, avec des retournements. Vous êtes un professionnel qui s’adresse à d’autres professionnels. Dressez la table tout de suite, en commençant par les éléments importants, qui vous aideront à capter l’attention. S’il y a besoin de contexte, cela peut venir par la suite.
Exprimer ses idées c’est bien, encore faut-il qu’elles soient claires
Parfois les choses sont claires pour nous, car nous maitrisons le sujet et tout semble logique et simple. C’est un biais cognitif connu et naturel. Quelques précautions s’imposent pour le contourner.
Un message clair répond habituellement à plusieurs critères :
- Il tourne autour d’une seule idée simple ou qui peut être exprimée simplement (focus!).
- Il doit susciter l’intérêt de ceux qui vous écoutent (quitte à les provoquer volontairement).
- Il utilise leur vocabulaire (et des phrases courtes avec une syntaxe simple) et non votre verbiage de spécialiste. C’est à ça que servent les métaphores !
- Toutes les parties viennent en soutien à l’idée maîtresse (pas de digression).
- Enfin, le public doit pouvoir tirer un bénéfice de votre message (pas juste vous). Ou encore mesurer les risques de ne pas vous suivre.
Prise de parole : approche pratique
On répète pour la forme
À moins que vous ne soyez un professionnel aguerri, l’improvisation n’a pas sa place. Au contraire, tout doit être prêt et millimétré. Et donc répété, encore et encore, pour identifier les pièges, les mots difficiles à prononcer, les formulations peu claires, les redites, etc. Plus généralement la répétition vous aidera à gagner en fluidité et surtout à décoller le nez de vos notes et limiter votre trac.
Petit truc, issu des neurosciences : vous pouvez vous améliorer en imaginant votre future prestation. En observant deux groupes témoins, l’expérience a montré que le groupe qui s’entraînait effectivement faisait autant de progrès que celui qui imaginait son entrainement !
Dans le meilleur des mondes, il est très efficace de répéter devant un auditoire test (amis, famille, collègues), afin d’obtenir de la rétroaction constructive. Dans la réalité c’est plus ou moins réaliste. Par contre, il est donné à tout le monde de s’entraîner devant un miroir ou, mieux encore, de se filmer avec son téléphone. Le miroir oblige à la fois à se concentrer sur la prestation et son analyse, alors qu’en se filmant on le fait en deux temps, ce qui est plus efficace. La caméra est sans pitié, vous allez vous découvrir plein de défauts, de tics… mais au moins vous progresserez. Vous pouvez faire la même chose avec Teams ou Zoom et la webcam de votre ordinateur.
Autre aspect qui ne vient pas toujours à l’esprit, consulter un mentor, quelqu’un qui a vécu la même chose et en a acquis de l’expérience, pourra vous aider, tant au niveau de la préparation que de la prestation . C’est aussi une bonne façon de réseauter en interne et de tisser ou renforcer des liens.
- Répétez !
- Devant un miroir, une caméra, un auditoire, mais répétez !
- Intégrez les leçons de vos répétitions pour améliorer votre présentation.
La perception EST la vérité
Comme le veut l’adage, on n’a qu’une seule chance de faire une bonne première impression. Autant la soigner.
Au risque d’en décevoir certains : l’habit fait le moine et on juge le livre sur sa couverture. D’où l’importance de bien connaître son public et de s’y adapter. Cela peut paraître évident, mais votre ton et votre allure ne devraient pas être identiques si vous vous adressez aux nouvelles recrues issues de la génération Z ou au comité de direction…
Quelle que soit le contexte, les premiers instants vont donner « la vibe » à votre public. Lors de votre préparation, travaillez donc aussi votre entrée, votre regard, le choix de vos premiers mots, ils contribuent à dégager assurance et crédibilité. Dès le début le verbal et le non verbal jouent un rôle.
Dans tous les cas, vos répétitions devront vous avoir aidé à :
- Utiliser un ton clair et dynamique,
- Adopter une posture assurée et souriante, sans gestes parasites, ni regard fuyant,
- Porter une tenue adaptée.
Conclusion
La prise de parole est grandement facilitée quand on a travaillé le fond (une idée) et la forme (le verbal comme le non verbal). Ceci dit, même en étant « prêt », il est possible que vous fassiez des erreurs, que vous trébuchiez… ce n’est pas grave : cela ne vous remet pas en question en tant que personne ou en tant que professionnel. En multipliant les prises de parole, vous maitriserez votre trac, vous gommerez vos défauts, vous prendrez confiance en vous et vous deviendrez meilleur.
Et sachez que la prise de parole est un peu plus complexe que les seuls points abordés ici qui représentent les premiers pas.
Pour aller plus loin et voir comment faciliter la rétention des bonnes informations, utiliser un langage d’influence, développer son charisme, affirmer son style, gérer les intervenants pénibles, etc.
Pour réussir votre prise de parole :
Communication : l'art de prendre la parole en public
Photo de Marcos Luiz Photograph sur Unsplash