L’étude soulève que le Canada vit avec de réelles carences en matière de productivité. La productivité est mesurée en divisant le produit intérieur brut (PIB) par les heures travaillées. En d’autres termes, elle est un reflet de notre niveau de vie. À la lumière de ce rapport, miser sur le marketing contribuera à améliorer la situation.
Selon Charles Plant, consultant financier et économiste, le temps est venu de reconnaître la valeur du marketing au sein des organisations. L’auteur croit que le gouvernement devrait immédiatement investir largement dans les ventes et le marketing, bien au-delà de la R&D, afin de propulser la croissance des entreprises canadiennes. En entrevue à La Presse, le chercheur a mentionné qu’après des années d’améliorations marginales de la productivité, il faut revoir notre façon de penser.
Productivité des entreprises canadiennes : Ce que disent les chiffres
La Presse rapporte que, par exemple, les entreprises canadiennes de développement logiciel consacrent 36 % de leurs revenus à la commercialisation de leurs produits, contre 47 % pour leurs concurrentes étasuniennes.
L’étude mentionne que le déficit de productivité du Canada existe depuis déjà plusieurs années. Cela peut s’expliquer par une capacité plus faible des organisations canadiennes à exporter leurs produits et services, en comparaison avec les États-Unis. Le Canada accuse d’ailleurs la plus faible croissance des pays du G7 et ce, depuis 1970. Même parmi les pays de l’OCDE, le Canada se retrouve au 21e rang… sur 23.
L’auteur mentionne qu’au fil des ans le gouvernement canadien a cherché à encourager l’innovation -et donc la R&D- des organisations, mais cet appui était principalement destiné aux grandes entreprises plutôt qu’aux PME. Or les PME représentent l’essentiel du tissu industriel : seulement 0,2 % des entreprises sur le territoire sont considérés comme de grandes organisations. Or, le Canada est le pays qui compte le moins d’entreprises manufacturières parmi les 35 pays industrialisés recensés. C’est donc un cercle vicieux : moins d’investissements de la part du gouvernement -> moins de grandes organisations voient le jour -> moins de productivité -> moins d’investissements
Le financement des entreprises, qui provient de fonds privés, est également plus faible au Canada qu’ailleurs. L’article de La Presse mentionne que, dans la phase de croissance, les sommes recueillies par les entreprises sont 24 % moins importantes, en moyenne, qu’aux États-Unis. Il faut aussi plus de temps aux entrepreneurs avant d’accéder à une ronde de financement plus substantielle. Finalement, les agences de capital de risque sont nettement moins nombreuses au Canada, en comparaison avec nos voisins du Sud.
Pour conclure
Le retard du Canada en la matière de marketing et commercialisation est significatif, lorsqu’on le compare aux Américains ou à ses partenaires du G7 ou de l’OCDE. Même s’il faut rappeler que la différence de population influence ces statistiques. Dans les budgets fédéraux canadiens en 2021 et 2022, on y retrouve les mots « recherche et développement » 34 fois plus souvent que le mot « commercialisation ». L’économiste Charles Plant est d’avis qu’il est temps pour les politiques publiques de favoriser davantage le marketing et la commercialisation. Les pays voisins ont démontré que l’investissement dans le marketing et dans la commercialisation des produits et services rapporte gros. Peut-être faudrait-il revoir notre stratégie pour les années à venir. Le financement de nos entreprises et la valeur que l’on donne à l’exportation de notre talent et de notre savoir-faire sera assurément un important choix de société.
Pour aller plus loin :
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