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Les neurosciences au bureau

Roxane Vezina
Les neurosciences au bureau

Comment les neurosciences peuvent aider dans le travail

Les neurosciences regroupent les recherches scientifiques concernant le cerveau, la moelle épinière et l’ensemble des composantes du système nerveux. Elles traitent aussi des mécanismes de transmission de l’information, qui sont électriques ainsi que biochimiques, grâce aux neurotransmetteurs.  

Dans le monde du travail elles permettent d’explorer la notion de savoir-être et de démystifier la logique sous-jacente aux comportements humains : mieux se comprendre soi-même et nos interactions avec les autres.  

Comme le souligne Roxane Vézina, les neurosciences intéressent beaucoup les organisations car, en développant l’intelligence émotionnelle, en explorant les mécanismes de la motivation et l’intelligence collective, elles éclairent la mise en place de conditions propices à l’innovation, la prise de décisions et l’avancement des projets.

Les neurosciences pour développer son potentiel

Être créatif !

Contrairement à la croyance populaire, la créativité n’est pas qu’innée. C’est une compétence qui se cultive, notamment en stimulant le corps et le cerveau - mettant à profit la formidable neuroplasticité et les capacités d’apprentissages à tous âges.  

Bien sûr certaines personnes peuvent avoir des dispositions naturelles, telles qu'une pensée originale, une imagination fertile ou une capacité à trouver des solutions innovantes. Cependant, cela ne signifie pas que la créativité ne puisse être développée chez ceux qui ne possèdent pas ces prédispositions. Des expériences nouvelles, des environnements offrant des occasions de solutionner des problèmes, l'exposition à différentes influences en gestion, en culture, en art, ainsi que l’éducation et la pratique de jeux peuvent favoriser l’essor de la créativité de chacun. 

Sans compter que la compréhension de l’influence du sommeil et des différents types de siestes (production de différentes ondes cérébrales) représente un atout de taille pour tous ceux voulant être encore plus créatifs. 

Dormir c’est bien

Dormir quatre heures par nuit sous prétexte qu’il y a des choses à finir est contre-productif.  

Pour bien fonctionner le cerveau a besoin de sommeil.  La mémoire se consolide durant la nuit. De plus, le manque chronique de sommeil fait vieillir prématurément, car le nettoyage des toxines du cerveau se fait pendant que nous dormons.  Ce manque de sommeil mène éventuellement à des déclins cognitifs et à des risques de maladies neurodégénératives telles que l’Alzheimer et le Parkinson.   

Les neurosciences - en élucidant le fonctionnement du cerveau – permettent de favoriser l’apprentissage et la consolidation des acquis (alterner les modes d’apprentissage, encourager le droit à l’erreur et l’expérimentation dans le plaisir, privilégier des journées non consécutives). Bref, des approches qui créent, développent ou renforcent les réseaux de neurones qui permettent d’apprendre et d’acquérir de nouvelles compétences.  

Fin de l’âgisme ?

Alors qu’on a longtemps pensé que les capacités cognitives disparaissaient inexorablement avec l’âge, il est maintenant connu que stimuler le cerveau et bouger le corps rend l’adaptation possible.  

Bouger

Combiner mouvements et apprentissages constitue une recette gagnante au travail ou aux études. De plus, bouger oxygène le cerveau et diminue les risques de démences et d’Alzheimer. Autre avantage... Conserver la souplesse, l’amplitude des mouvements, l’équilibre et la coordination - par des mouvements adaptés à la forme physique de chacun - fait partie des approches explorées en longévité. 

Sans oublier de s’hydrater et manger sainement

L’intestin dispose de son propre système nerveux - le système nerveux entérique - relié au cerveau par le nerf vague. L’intestin produit la sérotonine qui affecte l’humeur. Un régime alimentaire anti-inflammatoire soutient santé et performance – les coachs et les athlètes le savent déjà...  Pourquoi pas les dirigeants, gestionnaires et employés aussi? 

Les neurosciences dans l’entreprise 

Le langage corporel et la magie des neurones miroirs 

Un visage heureux est contagieux. En étant souriant, notre cerveau se trouve dans de bonnes dispositions (sourire n’induit pas le même état interne que froncer les sourcils. Essayez-le pour constater ce qui se produit). Le cerveau de nos collègues reçoit aussi cette information et se synchronise si un lien ou une connexion existe entre nous. Il s’agit d’un mécanisme utile à connaître pour favoriser la gestion individuelle et collective du stress. 

Faire bonne impression

Bien que l’on dise toujours qu’on n’a qu’une chance de faire une bonne première impression... Sachez que - si lors de votre première présentation devant la direction, celle-ci s’amorce difficilement - la mémoire des participants retiendra typiquement davantage les moments chargés d’émotions vécues par eux (et non les vôtres).  Ainsi, choisissez de finir sur une note positive et mettez plus d’intensité sur votre finale. L’impression qui perdurera sera celle laissée par cette conclusion marquante. 

Augmenter la performance

Le leader qui privilégie la rétroaction constructive (le feedforward plutôt que le feedback en misant sur les capacités de projection et d’imagination du cerveau), la communication authentique (méthode de communication non-violente de Marshall Rosenberg) et les apprentissages continus, peut renforcer la mobilisation et les chances de l’équipe d’atteindre ses objectifs d’affaires. 

Faciliter le changement

Les compétences relationnelles sont primordiales dans les organisations. Les développer et les utiliser peut contribuer à l’adhésion et la collaboration. Pouvoir décoder les interactions entre les membres d’une équipe, grâce à une approche logique et structurée facilite la gestion du changement et peut accélérer les projets - en réduisant le temps inutilement perdu à la résolution de conflits ayant pu être écartés. 

Éviter les erreurs... 

Tenter de se concentrer sur plusieurs tâches à la fois (multitâches) n’est pas synonyme de productivité, mais bien de risque accru d’erreurs et donc de résultats décevants et d’inefficacité. Mieux vaut se concentrer sur une seule tâche à la fois - pour optimiser la capacité cognitive – quitte à passer moins de temps sur une tâche donnée et se consacrer pleinement ensuite à la prochaine.  

Pour conclure 

Les neurosciences permettent de mieux comprendre comment nous fonctionnons et de tirer profit des leviers récemment découverts par les scientifiques du domaine. Elles permettent l’implantation de stratégies pour gérer les inévitables biais cognitifs. A noter que David Rock, PhD, fondateur et dirigeant du Neuroleadership Institute rappelle avec humour que lorsqu’on a un cerveau... On a automatiquement des bais cognitifs!  

Découvrir les avancées en neurosciences est passionnant et permet la mise en œuvre de moyens appropriés pour être mieux dans notre tête, notre corps et ainsi être à notre meilleur pour relever les défis associés aux responsabilités de notre rôle dans l’entreprise. 

Pour aller plus loin : 

Efficacité professionnelle : accroitre sa performance grâce aux neurosciences

 

Photo de Jeremy Thomas sur Unsplash

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