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Transformer le secteur manufacturier québécois par la formation et l'innovation

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Transformer le secteur manufacturier québécois par la formation et l’innovation

Le secteur manufacturier québécois fait actuellement face à des défis majeurs en termes de productivité, de gestion de la main-d'œuvre, et d'adaptation aux impératifs environnementaux. Une étude récente de l’Institut du Québec « Former pour mieux performer : Analyse sur les enjeux du secteur manufacturier », met en lumière les enjeux cruciaux de ce secteur dans ces domaines. 

Pourquoi existe-t-il des écarts de productivité importants entre le Québec et l'Ontario ainsi qu’avec d’autres leaders mondiaux? Quelles sont les répercussions du manque de productivité sur la pénurie de main-d'œuvre? Comment une transition vers des pratiques plus durables et technologiquement avancées ainsi qu’une montée en compétences dans un secteur en pleine mutation peuvent constituer des leviers essentiels pour propulser le secteur manufacturier québécois vers un avenir plus compétitif et durable? 

Nous tentons d’y voir plus clair.

Le retard de productivité : un coût élevé 

Le secteur manufacturier québécois affiche un retard de productivité notable par rapport à l'Ontario et à des leaders mondiaux comme les États-Unis et le Danemark. Les manufacturiers québécois requièrent 5,2 % plus d'heures de travail que ceux de l'Ontario pour générer 1 000 $ de PIB, un écart réduit de 11 % en 2019 à 5,2 % en 2022. Ce retard s'explique en partie par la prédominance de petites entreprises et un manque d'investissement dans les technologies avancées. Comparativement, pour produire un montant équivalent de PIB, les manufacturiers québécois utilisent le double de travail que leurs homologues américains. Le Danemark, avec sa forte productivité, illustre l'importance d'un dynamisme entrepreneurial, caractérisé par une abondance de jeunes entreprises innovantes.  

Pour combler cet écart, le Québec doit se concentrer sur l'investissement en technologies, encourager l'entrepreneuriat, et restructurer son secteur industriel pour favoriser des entreprises plus grandes et plus compétitives. 

L’impact de la pénurie de main-d’œuvre 

Le déficit de productivité dans le secteur manufacturier québécois crée un cercle vicieux exacerbant la pénurie de main-d'œuvre. Les entreprises, en raison de leur productivité limitée, nécessitent davantage de main-d'œuvre pour atteindre les mêmes niveaux de production que leurs concurrents plus efficaces, comme ceux de l'Ontario. Cette demande accrue de travailleurs se heurte à un marché du travail déjà tendu, aggravant les défis de recrutement. De plus, le manque d'investissement dans l'automatisation et les technologies avancées perpétue la dépendance à une main-d'œuvre abondante et moins qualifiée. Ce cycle accentue la vulnérabilité des entreprises face aux pénuries, limitant leur attraction de talents qualifiés et aggravant leur déficit de productivité.  

Pour briser ce cercle vicieux, une stratégie intégrée s'impose, combinant  : 

  • l'adoption de technologies innovantes  
  • la formation de la main-d'œuvre 

Ce qui permettra de réduire la dépendance à des effectifs moins qualifiés et d'améliorer l'efficacité globale du secteur. 

Vers une transition environnementale et technologique 

La transition environnementale et technologique est cruciale pour améliorer la productivité dans le secteur manufacturier québécois.  

Or, un sondage réalisé par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) révèle que le manque de ressources humaines qualifiées, le manque de soutien ou de connaissances pour implanter les nouvelles technologies, et un manque de leadership sont les principaux obstacles à l'adoption des technologies avancées. 

Pourtant, les technologies, telles que l'automatisation et l'intelligence artificielle, permettent aux entreprises de réduire leur dépendance à une main-d'œuvre abondante, tout en augmentant l'efficacité de la production. Cette modernisation technologique conduit à une meilleure utilisation des ressources et à une réduction des déchets, alignant ainsi les pratiques manufacturières avec les impératifs ESG.  

Par ailleurs, l'investissement dans des solutions éco-responsables, comme les énergies renouvelables et les processus de fabrication durables, non seulement réduit l'impact écologique, mais améliore également l'efficacité énergétique et opérationnelle. Cette double transition, à la fois environnementale et technologique, offre aux entreprises manufacturières québécoises une opportunité de se positionner comme des acteurs compétitifs et responsables sur la scène mondiale, tout en répondant aux exigences croissantes de durabilité et d'innovation.  

Rehausser les compétences : une nécessité 

L'amélioration des compétences est essentielle pour stimuler la productivité dans le secteur manufacturier québécois. Face à l'évolution rapide des technologies et des exigences environnementales, les travailleurs doivent être formés pour maîtriser de nouvelles compétences techniques et numériques.  

Selon l’étude de l’Institut du Québec, environ 37 % de l’emploi dans le secteur manufacturier au Québec est concentré dans 15 professions. En identifiant les zones de vulnérabilité en termes de niveau de scolarité et de demande en main-d’œuvre pour ces professions, des stratégies de développement de compétences ciblées peuvent être mises en place. 

Cette montée en compétence permet aux employés de mieux interagir avec des technologies avancées, augmentant ainsi l'efficacité et la qualité de la production. Ce rehaussement des compétences contribue également à rendre les postes plus attractifs, aidant ainsi à attirer et à retenir des talents de qualité, un facteur clé pour combattre la pénurie de main-d'œuvre.  

Pour conclure 

Face aux défis de productivité, à la pénurie de main-d'œuvre, et aux exigences d'une économie de plus en plus axée sur la durabilité, le secteur manufacturier québécois doit embrasser une transformation profonde. Cette transformation passe par l'adoption de technologies avancées, une transition environnementale consciente, et un investissement significatif dans le développement des compétences. En agissant sur ces fronts, le secteur peut non seulement améliorer sa productivité et sa compétitivité, mais aussi se positionner comme un leader dans l'adoption de pratiques manufacturières innovantes et responsables.

Pour aller plus loin :

Formation de formateurs : optimiser l’apprentissage dans un contexte opérationnel ou manufacturier

 

Photo de Birmingham Museums Trust sur Unsplash

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