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Intelligence artificielle et emploi : une révolution en marche

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Intelligence artificielle et emploi : une révolution en marche

L'intelligence artificielle (IA) suscite autant d'enthousiasme que de craintes, notamment quant à son impact sur le marché de l'emploi.  

Dans le balado Economics Matters, Mike Burt, Vice-Président au Conference Board du Canada, et Benjamin F. Jones, Professeur de Stratégie à la Kellogg School of Management de l'Université Northwestern abordent les effets de l'IA sur les emplois, les impacts économiques et sociaux, et les perspectives et opportunités. 

Nous vous résumons les grandes idées qui ont émergé de cette discussion.

L’IA et les tâches : une réorganisation du travail 

Mike Burt et Benjamin F. Jones soulignent que l'IA, notamment avec des outils comme ChatGPT, pourrait transformer profondément la nature du travail. Plutôt que de remplacer des emplois entiers, l'IA tend à automatiser des tâches spécifiques au sein de ces emplois. Par exemple, les capacités de rédaction et de programmation offertes par des outils IA affectent des professions variées, allant des rédacteurs aux programmeurs. 

Benjamin F. Jones note que l'automatisation des tâches par l'IA améliore la productivité et l'efficacité, un peu comme la bureautique à ses débuts. D'autant que la productivité est un enjeu très actuel selon le directeur de la banque du Canada. Ainsi, les travailleurs qui disposent et maitrisent ces outils deviennent plus performants, ce qui pourrait potentiellement accélérer la croissance économique et améliorer le niveau de vie général. Toutefois, cette transformation pourrait également entraîner une modification des conditions du marché du travail, en affectant différemment les travailleurs selon leurs compétences spécifiques.

Le Canada fait piètre figure en ce qui a trait au PIB par heure travaillée surtout si on le compare à celui des États-Unis et de l’Allemagne. 

Impacts économiques et sociaux : inégalités et nouveaux défis 

L'une des préoccupations majeures soulevées par les intervenants concerne les inégalités économiques. Historiquement, les technologies ont souvent automatisé les tâches manuelles, impactant principalement les emplois de col bleu. Cependant, les IA actuelles, axées sur les tâches cognitives, menacent les emplois de col blanc, tels que ceux des journalistes, des éditeurs et des professionnels du secteur technique. 

Mike Burt évoque le risque d'une bifurcation des inégalités salariales. Les travailleurs capables d'exploiter les outils IA verront leurs compétences valorisées, tandis que ceux effectuant des tâches plus simples pourraient être marginalisés. Cette situation pourrait aggraver les disparités économiques si les individus les moins qualifiés ne parviennent pas à s'adapter. 

Par ailleurs, Benjamin Jones met en avant les défis politiques posés par l'IA. L'utilisation des technologies IA pourrait exacerber la polarisation et l'instabilité politique, si elle n'est pas accompagnée de régulations appropriées. Les gouvernements doivent trouver un équilibre entre la promotion de l'innovation et la protection des travailleurs et des citoyens contre les abus potentiels de ces technologies. 

Perspectives : opportunités et innovation 

Malgré les défis, Mike Burt et Benjamin F. Jones sont optimistes quant aux potentialités de l'IA. Une des perspectives les plus prometteuses est l'accélération de la recherche et du développement (R&D). En augmentant l'efficacité des processus de R&D, l'IA pourrait catalyser la création d'innovations majeures, allant de nouveaux médicaments à des avancées technologiques significatives. 

L'application pratique de l'IA est également primordiale. Selon Mike Burt, la véritable valeur de l'IA réside dans sa capacité à être intégrée dans les produits et services que les entreprises et les individus utilisent quotidiennement. Cela nécessite non seulement la création de ces technologies, mais aussi une éducation adéquate pour que les utilisateurs sachent les exploiter pleinement. 

Pour réaliser ce potentiel, les gouvernements doivent surmonter des obstacles comme la commercialisation des idées. Au Canada, par exemple, malgré une forte production de recherche, le défi reste de convertir ces idées en produits commercialisables. C'est dans cette transition que réside une part significative du futur succès économique lié à l'IA. 

Source

En comparaison avec d'autres pays, le Canada investit moins en R&D, ce qui freine sa capacité à innover et à attirer des talents dans le secteur technologique. 

Dans son Baromètre mondial de l’emploi en IA 2024, le cabinet PWC mentionne que le Canada qui fait face à des pénuries de main-d’œuvre et à une faible croissance de la productivité, l'IA peut être un avantage non négligeable pour mieux se repositionner face aux pays de l’OCDE. L'IA peut représenter une opportunité pour stimuler le développement économique, générer des emplois et créer de nouvelles industries. Néanmoins, il est nécessaire que les employés acquièrent de nouvelles compétences et que les entreprises investissent dans leurs stratégies d'IA pour accélérer leur croissance. 

Source : PwC’s 2024 AI Jobs Barometer reveals AI’s impact on jobs, wages, skills, and productivity 

Pour conclure 

L'IA représente une révolution potentielle majeure pour le marché du travail et l'économie mondiale. En automatisant des tâches spécifiques plutôt que des emplois entiers, elle promet d'améliorer la productivité et de créer de nouvelles opportunités. Cependant, cette transition doit être gérée avec soin pour éviter l'aggravation des inégalités économiques et des tensions politiques. En investissant dans la formation et l'innovation, nous pouvons espérer tirer parti des immenses avantages de l'IA pour en faire un allier du quotidien tout en minimisant ses risques.

Pour aller plus loin :

Activation IA : Parcours pour faire passer votre PME à l'IA

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