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La collaboration, notre avantage sur les machines

Jean-Pierre Lemaitre
La collaboration, notre avantage sur les machines

Alors que l’intelligence artificielle fait la une de tous les journaux et pose des questions (légitimes) sur le futur de notre travail, certaines compétences spécifiques à l’humain demeurent essentielles pour la réussite des entreprises. La collaboration en fait partie et c'est l'une des raisons qui a poussé la Commission des partenaires du marché du travail à l’inclure dans sa liste des compétences du futur ».[1]

Qu’est-ce qu’une compétence ?

Sommairement, c’est la somme de plusieurs éléments :

  • des savoirs (par ex. connaître la date de la création de la ville de Québec)
  • des savoir-faire (par ex. rédiger un compte-rendu)
  • des savoir-être (par ex. faire preuve d’écoute active lors d’échange avec autrui)

Vous pouvez approfondir la question grâce à l’article « Connaissance ou compétence, la nuance est importante », de Françoise Crevier.

Les compétences évoluent régulièrement car, entre autres, la technologie et les processus changent. Prenons à titre d’exemple l’évolution de l’écriture : nous sommes passés de l’écriture manuelle avec une plume, à la frappe sur clavier d’ordinateur. Bien qu’il s’agisse toujours de rédiger, cela à nécessité de développer de nouvelles habiletés.

On le comprend, les compétences évoluent. Certaines, auparavant indispensables, sont devenues désuètes… Dès lors la question se pose pour l’employé, quelles compétences développer pour assurer son avenir ?

Une compétence irremplaçable (pour l’instant)

La collaboration n’est pas un attribut de l’intelligence artificielle. Nous ne sommes pas sous Skynet[1] et la collaboration humaine est un élément singulier et indispensable des équipes performantes… et donc des organisations.

Être à même de communiquer, d’échanger, de coopérer, aussi bien en interne qu’en externe, est essentiel, que l’on soit une grande entreprise ou un travailleur autonome. En effet, tout travail est le fruit d’une collaboration.

Une compétence irremplaçable, mais qui se travaille

Pas besoin d’un doctorat en psychologie pour savoir que nous n’avons pas tous la même personnalité, les mêmes façons de travailler. Collaborer est plus aisé pour certains que pour d’autres. Or, la collaboration, comme n’importe quelle autre compétence, peut se développer. Une personne peut tout à fait travailler sur des stratégies de communication et monter des plans d’action pour améliorer son niveau de collaboration. Cela se fait par la pratique, encore et encore. Avec un peu de détermination, de discipline et d’encouragement, tous les prétextes sont bons pour renforcer ses habiletés de communication, qu’il s’agisse de discussions autour de la machine à café ou de la présentation un document de travail au reste de l’équipe. Car chaque expérience est source d’enseignement et d’amélioration.

C’est d’autant plus important de développer ses capacités collaboratives, que la nature de la collaboration a elle-aussi évolué, avec l’arrivée des équipes distantes (télétravail ou mode hybride). D’ailleurs la collaboration à distance a une vertu lorsqu’elle est asynchrone : elle laisse plus de temps pour étayer ou nuancer un propos.

Une compétence multifacette

Collaborer c’est échanger, ce qui implique de maintenir à jour sa littératie des outils numériques. Si vous ne savez pas utiliser les plateformes numériques populaires, vous allez vite frapper un mur, qu’il s’agisse de clavardage ou de partage de fichiers.

D’autre part, collaborer revient aussi à contribuer à la résolution de problèmes (individuels ou de groupe). Comme par exemple s’assurer que la nouvelle recrue n’est pas laissée à elle-même, qu’une bonne idée est mise à profit même si elle vient d’un autre département, que tout le monde se serre les coudes  pour relever un défi… S’y soustraire c’est risquer de creuser un écart entre ses compétences et celles nécessaires au poste, détériorer la marque employeur, manquer des occasions d’affaires, pour ne citer que quelques exemples.

Une compétence qui inclut le gestionnaire

Le gestionnaire  a son rôle à jouer pour s’assurer que son équipe est fonctionnelle et performante. Il doit identifier ceux qui ont besoin de développer leurs compétences de collaboration, pour qu’ils aient les moyens de suivre le rythme et de contribuer, plutôt que de se retrouver isolés. Ce qui implique de faire pivoter son état d’esprit de « pourquoi tu ne communiques pas » à « comment t’aider à mieux communiquer ». Puis, s’il y a eu un plan de formation, à l’issu de celui-ci prendre le temps de poser des questions qui vont renforcer l’engagement : qu’as-tu appris ? comment vas-tu le mettre en pratique ? est-ce qu’il y a des choses à changer pour faciliter la transition ? etc.
En un mot, reconnaître l’investissement fourni… et en tirer profit pour le bien de tous !

Conclusion

En entreprise, nous avons parfois tendance à considérer certaines choses comme évidentes, dont la collaboration. Cependant, l’organisation du travail, son évolution, ainsi que la nature humaine peuvent venir contrarier les choses. Il faut donc rester vigilant pour que la collaboration contribue à limiter les silos, favoriser l’innovation, fluidifier la communication, faciliter la gestion du changement et aider dans la rétention des talents.

Pour aller plus loin : 

Collaborer en équipe : accroître la cohésion pour multiplier les réussites

Voir toutes les formations Collaboration et communication

Voir le webinaire La collaboration : pourquoi et comment chacun peut y contribuer?

Lire aussi Optimiser la collaboration en entreprise : stratégies et pratiques essentielles

[1] Le réseau de machines mis de l’avant dans la série des films « Terminator »

[1] Se préparer à un marché du travail en transformation : référentiel québécois des compétences du futur, CPMT, 2022, 16 p.

Photo de Papaioannou Kostas sur Unsplash

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