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Portrait de formateur

Une nouvelle approche pédagogique : l’apprentissage actif centré sur l’apprenant

Francoise Crevier
Une nouvelle approche pédagogique : l’apprentissage actif centré sur l’apprenant

L’univers de travail s’est modifié et les attentes sont de plus en plus grandes. On ne veut plus embaucher une personne « connaissante », on cherche une personne compétente!

Françoise Crevier nous en dit plus.

De la connaissance vers la compétence

Jadis, on pouvait enseigner tout un bagage de connaissances à une personne et on espérait qu’elle développerait ensuite, par elle-même, les compétences dont elle aurait besoin pour agir efficacement dans son milieu de travail. Mais une telle approche ne tient plus aujourd’hui pour deux raisons. D’abord les connaissances sont aisément accessibles par Internet. C’est rapide, efficace et gratuit. Mais surtout, l’univers de travail s’est modifié et les attentes sont de plus en plus grandes. On ne veut plus embaucher une personne « connaissante », on cherche une personne compétente! Avoir beaucoup de connaissances, c’est comme avoir tous les matériaux pour construire une maison. Tout a été livré par le fournisseur, mais on ne sait pas construire sa maison. La personne compétente, elle, saura utiliser tous ces matériaux de la bonne façon pour construire une maison solide et étanche. Être compétent, c’est savoir-agir, c’est être en mesure de réaliser des tâches complexes avec efficacité et professionnalisme en sélectionnant, dans notre bagage de connaissances celles qui sont les plus pertinentes. Pour atteindre ce but et former des personnes compétentes, on devine que la formation devra être différente et que le formateur tiendra un nouveau rôle.

Focus sur l’apprentissage actif et centré sur l’apprenant

Les recherches en sciences cognitives ont montré qu’un cerveau passif apprend peu, qu’il retient moins bien et qu’on observe peu de changement au retour d’une séance de formation. Pour appendre, il faut modifier la structure de son cerveau, ajuster ses réseaux de neurones et se bousculer du point de vue cognitif; la meilleure façon d’y arriver est de s’impliquer, d’être dans l’action. Plus la personne est provoquée soit par des études de cas, des résolutions de problèmes, des débats ou des discussions, plus elle est confrontée, plus elle apprendra. Il est impossible d’apprendre en se reposant! C’est un changement majeur pour les enseignants, mais aussi pour les participants. Vers le milieu du XVIIe siècle, Jan-Amos Comenius a écrit : « On devrait enseigner moins pour qu’ils apprennent davantage. » L’approche idéale serait donc de faire travailler le participant et de s’assurer que le formateur agit comme guide, comme facilitateur.

D’où vient cette approche centrée sur l’apprenant que tu as développée?

J’étais jeune enseignante en chimie au secondaire depuis 3 ans. Soudainement, j’ai réalisé que mes élèves me regardaient pendant le cours mais je soupçonnais qu’il ne se passait pas grand chose dans leur cerveau... Je n’avais que peu d’effet sur l’état de leurs connaissances. Je me suis dit : soit je change de métier, soit je modifie ma manière d’enseigner. Avec deux collègues de travail, on a changé notre façon d’enseigner et on a créé des outils d’apprentissage actif. L’élève au cœur de son apprentissage. L’année suivante, les notes aux examens finaux provinciaux ont augmenté de 8% alors que le seul professeur de chimie qui a continué d’enseigner avec une approche transmissive n’a vu aucune amélioration du résultat de ses élèves. Ça nous ramène à Comenius : j’enseignais moins et ils apprenaient davantage! Comme le dit si bien Charles M. Reigeluth, il faut passer de Sage on the stage à Guide on the side. Un cerveau qui travaille est un cerveau qui apprend. Mais ce n’est pas l’enseignant qui a besoin d’apprendre...

De la théorie à la pratique

Il est vrai que les participants sont souvent surpris, au début d’un cours avec une approche pédagogique centrée sur l’apprenant, car c’est beaucoup plus exigeant. Ils ressortent d’un cours comme celui-ci fatigués, mais ravis car ils ont conscience d’avoir avancé. Parfois, l’approche transmissive est pertinente. Par exemple, un médecin assiste à un congrès où d’autres médecins experts viennent partager les résultats de leurs études ou de nouveaux traitements mis en place. Ici, le participant veut s’informer. L’approche transmissive convient bien pour informer, mais elle est peu performante pour former. Chez Technologia, nous revoyons actuellement l’ensemble de notre offre de formations pour y intégrer une approche pédagogique centrée sur l’apprenant et ainsi passer de la méthode « teacher centered » vers « learner centered ». L’apprenant apprend mieux en étant au cœur de l’action. Pour approfondir le sujet, découvrez notre nouvelle formation en technopédagogie : Concevoir une formation centrée sur l’apprenant (TP105).

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