Leadership et gestion des talents
Article
Nouvelle
Étude de cas
Portrait de formateur

Quelle place pour le gestionnaire dans une équipe autonome ?

Steffan Surdek
Quelle place pour le gestionnaire dans une équipe autonome ?

Dans le monde des affaires, où l'on parle de plus en plus de Management 3.0 et d'équipes autonomes, beaucoup de dirigeants se questionnent à propos de leur rôle. Si leur équipe se gère toute seule, que vont-ils devenir ? Leur organisation aura-t-elle encore besoin d’eux ? La réponse est oui, le monde aura toujours besoin de leaders co-créatifs ! (1)

Revenir aux bases de la gestion

Revenons un moment à ce qu'est la gestion. En tant que gestionnaire, ton travail implique entre autres les tâches suivantes :

  1. Rester concentré sur les objectifs et les besoins.
  2. Établir les priorités.
  3. Créer un environnement de travail efficace, c’est-à-dire comprendre les différentes tâches des membres de l’équipe et ainsi mieux les aider à les réaliser.
  4. Encadrer les membres de l’équipe, par exemple en les conseillant sur la façon d’effectuer une tâche.
  5. Encourager les membres de l’équipe à donner le meilleur d’eux-mêmes.
  6. Posséder une vision stratégique de l’équipe, des forces et faiblesses de chacun.

En lisant les tâches ci-dessus, tu as sûrement remarqué que tu en fais une partie et que ton équipe en fait également une partie. C’est une bonne chose ! En tant que leader, tu n’es pas obligé de tout faire.

On voit donc que même si tes équipes sont en voie de devenir plus autonomes, les membres de l’équipe ne peuvent pas faire toutes ces tâches de gestion.

Ton rôle demeure de les soutenir  dans leur développement et de créer les conditions favorables à leur réussite, tout en t'assurant que les objectifs de l’entreprise soient atteints. La prochaine question à se poser, c’est : comment partageons-nous la gestion dans l’équipe ?

Un mot à propos de l’auto-organisation

​​Essentiellement, l’auto-organisation signifie que l’équipe a un certain niveau de pouvoir décisionnel. Cette équipe contribue à créer une vision et à la concrétiser. Elle s’approprie sa façon de travailler, trouve ses propres solutions et évolue grâce à un état d’esprit d’amélioration continue.

Cette façon de faire tire parti de l’intelligence collective de ton équipe. Cela signifie que ton équipe participe activement à l’exécution des fonctions de gestion avec toi.

Cela comprend la manière de s’organiser et de se tenir mutuellement responsables. C’est plus qu’un changement dans les relations humaines, c’est un changement dans la structure du système et de l’organisation elle-même.

Diriger une équipe autonome

L’autonomie ou l’auto-organisation ne veut pas dire que le leader laisse l’équipe prendre toutes les décisions. Elle n’est peut-être pas encore prête ou disposée à toutes les prendre. Tu dois l’aider à développer les habiletés nécessaires pour s’approprier ce rôle.  

Toutefois, la clé de l’auto-organisation est d’avoir un cadre clair dans lequel ton équipe peut travailler. La vérité est que tes équipes opèrent dans le contexte d’une entreprise, et dans ce contexte, il y a des responsabilités qui doivent demeurer celles des gestionnaires, notamment celles liées à l’atteinte des objectifs de l’organisation .

Il doit y avoir de la clarté pour les équipes ; un carré de sable au sein duquel l’auto-organisation est possible. À l’intérieur de ce carré de sable, l’équipe doit avoir le plus de pouvoir décisionnel possible autour de leur travail sans que tu deviennes un goulot d’étranglement.

Quand l’équipe veut prendre des décisions qui sont extérieures au carré de sable, c’est ton rôle de gestionnaire de le souligner à l’équipe et de la ramener dans le carré de sable. Tu dois donc clarifier avec ton équipe quelles décisions elle peut prendre et la façon de t’impliquer dans certaines décisions.

Et ton rôle de leader dans tout ça ?

Être gestionnaire d’une équipe autonome veut dire être un leader plus collaboratif et moins directif auprès de ton équipe. Tu dois trouver de nouvelles approches pour diriger ton équipe sans chercher à la contrôler ou à amener toutes les nouvelles idées.

Ton rôle de leader est d’être axé sur l’objectif d’affaires lorsque tu parles à ton équipe. Tu peux leur partager les exigences et ensuite leur laisser le champ libre pour s’auto-organiser pour les atteindre. Au besoin, tu peux aussi les conseiller sur la marche à suivre. En tant que leader, l’objectif d’affaires devient une sorte de point d’ancrage pour que tu tiennes l’équipe responsable de ses résultats.

La façon dont ils choisissent de répondre aux exigences dépend d’eux, mais ils doivent le faire. Il est important pour toi d’être clair sur les objectifs que l’équipe doit satisfaire, et d’avoir des conversations régulièrement pour s’assurer que tout le monde est bien aligné.

Pour conclure

 L’autonomisation de ton équipe est une formidable opportunité d’élargir ta perspective de leadership. En réalité, tu dois apprendre à collaborer différemment avec ton équipe. Tu dois changer ta perspective du leadership, apprendre à bâtir la capacité de ton équipe et lui enseigner à expérimenter de façon structurée.

Il est également primordial que tu crées des conversations qui permettent à tes équipes de discuter et de trouver des solutions à leurs propres problèmes.

C’est seulement ainsi que tu pourras créer un environnement de travail qui motive tes équipes et qui maximise l’utilisation de l’intelligence collective déjà présente dans ton organisation.

Que pourrais-tu faire pour aider ton équipe à surmonter les défis de l’autonomisation ?

Pour aller plus loin :

Management 3.0 : les techniques d’un leadership Agile

 

(1) Pourquoi les leaders ont besoin de devenir plus co-créatifs

Vous pouvez aussi consulter le blogue de Steffan Surdek

Sur le même sujet : 

Engagement des employés : Qu’en est-il de la distance ?

Identité et mission de l’équipe

De la gestion frustrante à la gestion fructueuse

Management 3.0 : une question de perspective

Photo de Severin Höin sur Unsplash  

 

 

Articles similaires

Voir tous les articles de blogue