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Autonomiser les équipes sans tomber dans le laisser-aller

Steffan Surdek
Autonomiser les équipes sans tomber dans le laisser-aller

À l’ère du Management 3.0, beaucoup de gestionnaires ne savent pas trop comment aborder les nouvelles réalités d’auto-organisation de leur personnel. Donner de l'autonomie à leurs équipes, n'est-ce pas la porte ouverte au laisser-aller ? 

Il y a un équilibre délicat à trouver en tant que leader lorsque tu travailles avec ton équipe. Les leaders sont souvent confrontés à ce dilemme : devraient-ils dicter quoi faire à leur équipe autoorganisée ou laisser les gens faire ce qu'ils veulent ?

Et si c'était un peu des deux ?

Comment approcher une équipe autonome

Commençons par un exemple : tu veux implanter une nouvelle initiative dans ton équipe. En tant que leader, devrais-tu proposer une structure ou laisser l’équipe se débrouiller pour en créer une ? À la base, devrais-tu même avoir une structure ? Devrais-tu plutôt présumer qu’elle va émerger naturellement du groupe ? Quelle est la meilleure approche ?

La réponse : ça dépend beaucoup de la maturité de l’équipe et de sa capacité à effectuer de nouvelles tâches . Si c’est une toute nouvelle initiative, les membres de l’équipe pourraient préférer qu'on les guide pour les aider à mieux travailler ensemble. Au contraire, une équipe très rodée pourrait être frustrée de se faire imposer quelque chose d’avance.

L’autre facteur décisionnel clé est la capacité des membres de l’équipe à prendre des décisions ensemble. Il y a un apprentissage nécessaire pour devenir une équipe, et il peut être utile dans ce cas pour le leader de fournir une structure initiale.

Afin que tu comprennes où se situe ton équipe et que tu puisses bien l’encadrer, il est crucial que tu aies des discussions de fond avec elle sur les attentes.

Créer des conversations avec ton équipe

Il est donc nécessaire de clarifier ce que signifie l’auto-organisation dans le contexte spécifique de ton équipe et de ton organisation, afin d’arriver à une définition commune. Il pourrait également être nécessaire pour toi de définir certaines des premières étapes avec ton équipe.

Sur quoi souhaite-t-elle se concentrer, que veut-elle faire différemment ? Que préférerait-elle apprendre en premier ? Dans quelle sphère voudrait-elle obtenir plus de pouvoir et de responsabilité ?

En tant que dirigeant, tu peux guider le changement en aidant l’équipe à déterminer ce qu’elle veut apprendre et à y fixer une échéance. Ensuite, tu peux amener les membres de l’équipe à faire une rétroaction sur ce qu’ils ont appris et les lancer sur la piste d’un deuxième apprentissage, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’ils soient assez autonomes pour reprendre en main le processus pour eux-mêmes.

Puisque chaque équipe autoorganisée travaille à l’intérieur d’un contexte unique, cela soulève de nombreuses questions. De quoi l’équipe est-elle responsable, ou non ? Quelles décisions l’équipe peut-elle prendre ? Comment l’équipe doit-elle prendre ces décisions et en accepter l’imputabilité ? Qu’arrive-t-il si l’équipe échoue ? Quelles décisions seront prises par l’équipe de gestion ?

En tant que leader, tu dois prendre le temps de clarifier ces questions et discuter régulièrement avec ton équipe pour éviter la confusion, l’ambiguïté, ou encore la frustration de la part de tous ceux qui sont impliqués.

Développer les compétences de l’équipe

La capacité de s’autoorganiser implique des compétences individuelles et collectives que tu dois développer chez ton équipe. Individuellement, les membres de l’équipe doivent apprendre et développer les capacités suivantes.

Capacités individuelles

  1. S’écouter (vraiment) les uns les autres
  2. Communiquer de manière plus structurée 
  3. Établir par le soutien mutuel et l’imputabilité [1]
  4. S’engager dans des débats sains
  5. Créer et faciliter des rencontres
  6. Concevoir et faciliter des processus de prise de décision

Collectivement, une équipe doit développer la capacité d’améliorer en permanence sa façon de travailler en tant qu’entité. Cinq facteurs importants contribuent à un travail d’équipe efficace.

Facteurs collectifs

  1. Sécurité psychologique : « Si je fais une erreur au sein de mon équipe, on ne m’en tiendra pas rigueur. »
  2. Fiabilité : « Quand mes coéquipiers disent qu’ils vont faire quelque chose, ils le font. »
  3. Structure et clarté : « Notre équipe possède un processus de prise de décision efficace. »
  4. Sens : « Le travail que j’accomplis pour l’équipe est important pour moi. »
  5. Effet : « Je comprends comment le travail de notre équipe contribue à l’atteinte des objectifs de l’organisation. »

Quand les gens comprennent ces facteurs et se les approprient en équipe, leur environnement de travail se transforme. La structure de l’organisation et les processus commencent à mieux soutenir le travail. Le rire augmente, les gens prennent plus d’initiatives, et les leaders ont plus de facilité à susciter l’engagement de leur équipe.

Pour conclure

Favoriser les équipes autoorganisées peut-être très facile ou incroyablement difficile, selon ta culture organisationnelle et l’ancienneté des gens de l’équipe.

En tant que leader, il est important de travailler avec tes équipes pour les aider à s’aligner sur ce que l’autonomie signifie vraiment. Tu dois aussi les soutenir quand elles cherchent à se développer.

Comment pourrais-tu favoriser l’autonomie de tes équipes ?

Pour aller plus loin :

Management 3.0 : les techniques d’un leadership Agile

 

Sur le même sujet :

Quelle place pour le gestionnaire dans une équipe autonome ?

Engagement des employés : Qu’en est-il de la distance ?

Identité et mission de l’équipe

De la gestion frustrante à la gestion fructueuse

Management 3.0 : une question de perspective

Vous pouvez aussi consulter le blogue de Steffan Surdek

[1] Comment bâtir les capacités de ton équipe

 

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